Dans une compétition à échelle planétaire sur fond de réchauffement climatique et diminution des énergies fossiles, l’agriculture doit relever ce défi sous peine de fragiliser son modèle économique.
La transition agroécologique doit jouer un rôle central car la préservation et la maîtrise des facteurs naturels de production agricole, les sols comme la biodiversité, peuvent s’allier à des économies d’intrants et d’énergie, voire à l’augmentation de la valeur ajoutée des produits. Cette transition permet aussi d’améliorer l’image du monde agricole et de maintenir des emplois locaux à forte technicité. Au service de cette transition, les nouvelles technologies ne cessent de proposer des solutions inédites aux agriculteurs.
Tour d’horizon des solutions et technologies disponibles sur le marché, également présentées lors du SIMA.
Comment les nouvelles technologies révolutionnent le secteur
Ces dernières années, de nombreux verrous technologiques ont sauté, ce qui a permis aux entreprises de faire leur révolution culturale et consacrer leur savoir- faire aux outils qui aident à la transition agroécologique. Un autre levier va booster le secteur : l’accès aux prêts bancaires est désormais davantage conditionné aux performances environnementales des entreprises. Cela va aussi encourager l’innovation technologique dans les entreprises. Cinq grandes tendances qui pointent les progrès technologiques au service de la transition agroécologique :
- RÉDUCTION DE L’USAGE DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES grâce aux progrès des pulvérisateurs intelligents, ultra précis, pour une meilleure application, comme un pulvérisateur adapté à la viticulture qui cible seulement les feuilles à l’aide de l’intelligence artificielle. Il y a beaucoup d’innovations techniques dans ce domaine notamment quand on sème en association (cf infra) ou dans un couvert végétal sans avoir travaillé le sol. Ces machines permettent de réduire mécaniquement la pression des bio agresseurs et donc le besoin de protection des cultures et l’usage d’engrais. L’intelligence artificielle permet ainsi de réduire l’azote (le plus gros facteur d’émission de gaz à effet de serre en agriculture) et les phytosanitaires.
- LA ROBOTIQUE. De nombreuses petites entreprises spécialisées, françaises ou étrangères, sont en train de développer ce marché au service des agriculteurs, quelle que soit leur taille. Le robot « Farmdroïd », par exemple, sème puis désherbe grâce à sa connaissance du positionnement de chacune des graines qu’il a semées. De nombreux robots arrivent sur le marché et permettent de soulager l’humain des tâches répétitives et fatigantes tout en lui laissant la décision. Ces robots favorisent une agriculture dite « de précision » bien plus respectueuse de l’environnement. Les entreprises qui œuvrent sur ce marché émergeant promettent, grâce à leur précision, la fin de l’épandage d’insecticides ou de désherbants. Certains robots sont capables de désherber en toute autonomie des plantations de légumes. Le marché des drones se développent aussi avec des engins capables de produire une carte de la biomasse à l’aide de capteurs; des données qui permettent au mieux d’ajuster la dose d’azote à apporter.
- L’AGRIVOLTAÏSME. Déjà très présents sur les bâtiments, les panneaux photovoltaïques font désormais leur apparition dans les champs et permettent ainsi de mixer protection agricole et production d’énergie dans les parcelles. Une tendance déjà adoptée et proposée par plusieurs entreprises. Le solaire a aussi d’autres applications agricoles comme le séchage grâce à des capteurs solaires qui permettent d’améliorer les capacités de séchage et la qualité du fourrage en réalisant de solides économies d’énergie.
- LES CULTURES EN ASSOCIATION. Le travail du semis est au cœur d’une révolution technologique. Les cultures en association, ou avec des plantes compagnes, permettent une amélioration de la vie biologique des sols, une meilleure protection contre les maladies et une meilleure utilisation des éléments de fertilité naturels (azote, potasse, phosphore, etc.), entraînant également une baisse de l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires tout en améliorant la production et la qualité des produits. Dans ce domaine du semis, il existe justement des semoirs qui permettent un meilleur positionnement des cultures, avec plusieurs espèces semées chacune à la densité adaptée et à une profondeur propre à chaque espèce. Les cuves sur les semoirs se multiplient, on en trouve souvent jusqu’à quatre aujourd’hui, avec un travail sur les combinaisons de profondeurs de semis. Là aussi l’intelligence artificielle joue un rôle majeur dans un travail qui nécessite une précision au centimètre près.
- LA DÉCARBONATION La sortie progressive du diesel se met en marche. Dans le cadre politique de la décarbonation, depuis 2015*, les tracteurs commercialisés doivent émettre moins de 0,4 g/kW d’oxyde d’azote, 0,19g/Kw d’hydrocarbures imbrûlés, 5 g/kW de dioxyde de carbone et 0,025 g/kW de particules fines. Mais si l’on veut complètement sortir des énergies non renouvelables, il faut trouver des alternatives. La première est l’électrification bien que freinée par les besoins des machines de grandes puissances et la faible autonomie des batteries, mais le travail actuel sur la performance des batteries peut changer la donne. L’hydrogène est une autre alternative adaptée aux très fortes puissances et à l’autonomie nécessaires au secteur. La baisse sensible du coût de toutes les installations hydrogène vont rendre cette solution plus compétitive, poussant ainsi les entreprises d’engins agricoles à travailler quotidiennement sur ces sujets.. Toutes les entreprises d’engins agricoles travaillent sur ces solutions.
Les nouvelles technologies au cœur du SIMA
À l’occasion de ses cent ans, le SIMA – salon international des solutions et technologies pour une agriculture performante et durable – sera l’occasion de réunir près de 1 500 entreprises provenant du monde entier. Un rendez- vous incontournable mettant en scène les dernières technologies répondant aux besoins de tous les agriculteurs quels que soient la taille de leur exploitation et leur mode de production. Voici quelques exemples de solutions techniques qui présentes au SIMA.