LES LAURÉATS DES FARMING AWARDS 2022

À la Brookfield Farm, en Irlande, les responsabilités agricoles d'Ailbhe comprennent les forêts indigènes, les plantations de feuillus, les pâturages à espèces multiples, les moutons certifiés biologiques, les ruches produisant du miel, le travail du sol et les cultures expérimentales, les mesures agro-environnementales, notamment la couverture des oiseaux sauvages.

En raison de la volonté d'Ailbhe de partager ses connaissances et de promouvoir la diversification de l'exploitation, il n'est pas surprenant que la ferme Brookfield accueille également le programme innovant Field Exchange. Ce programme a consisté en une série de journées portes ouvertes au public durant l'été 2022, avec des événements sur des sujets agricoles créatifs, tels que l'utilisation des terres, l'agroforesterie, la conception des fermes, la planification holistique, les cultures multifonctionnelles, et animés par des National Organic Training Skillnets (NOTS).

Field Exchange a été développé par Ailbhe et des collaborateurs, dont son frère, l'artiste John Gerrard, comme une approche créative des défis auxquels les systèmes agricoles sont aujourd'hui confrontés en raison du changement climatique.

L'objectif est de donner aux agriculteurs et au public un regard neuf et des idées pour relever les défis agricoles spécifiques à leur site, de promouvoir l'autonomie des agriculteurs et de réduire la dépendance à l'égard des conseils prescriptifs de type "taille unique". Comme nous le savons, sans créativité, l'innovation ne peut exister, la créativité est donc une condition préalable à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à celui-ci dans l'agriculture.

David est installé depuis 2001 sur l’exploitation de vaches laitières familiale. Rejoint par son frère ensuite ils se sont associés avec un voisin en 2007.Depuis 2015, David développe un projet d'unité de méthanisation collective en partenariat avec 12 éleveurs en cogénération. Pour 2022, son ambition repose sur un projet de station BioGNV pour assurer son autonomie énergétique professionnelle et personnelle. Pour aller encore plus loin, il a travaillé sur la mise en service d'un bus entre Niort et son village roulant exclusivement au BioGaz. Sa volonté est de s'inscrire dans la transition énergétique de notre territoire, d'être le plus autonome possible en énergie, de contribuer à la souveraineté alimentaire et énergétique et de mettre en place les pratiques agricoles les plus vertueuses possible.

L’association EDT PERSPECTIVE, créée en 2006 dans la région Hauts-de-France, et regroupant 14 entreprises de travaux agricoles est certifiée ISO 14001 v2015 (norme environnementale internationale). Ces hommes et ces femmes, animés par la même motivation d'être acteur du développement durable, d'être professionnel dans le service rendu, de développer une culture santé et sécurité, se sont lancés dans la mise en place d'un système de management certifié par la norme ISO 14001.Soucieux de leur environnement, ils se sont lancés dans cette démarche audacieuse, volontaire et innovante ! La démarche conjugue une réduction des impacts environnementaux et une amélioration de l’organisation, et bien que la norme ISO 14001 se concentre sur l’environnement, la démarche intègre également la santé et la sécurité au travail.

Les membres de l’association se doivent d’abord d’être exemplaires dans la maîtrise des risques environnementaux de leurs activités, avant de pouvoir diffuser des solutions alternatives chez les agriculteurs pour accompagner la transition agroécologique. L’innovation en 2022 est d’atteindre la capacité de couvrir une grande diversité de prestations sur la zone géographique Hauts-de-France.

Fils d’agriculteur, Jean-Sébastien a travaillé 10 ans dans le machinisme et la production végétale avant de s’installer sur l’exploitation familiale il y a 2 ans. Avec Marine, sa femme, ils ont fait le choix judicieux de diversifier les activités de l’exploitation pour survivre : pension pour chevaux, production de céréales, de lin, de petites bottes de pailles, de foin, et depuis peu de pailles en seigle biologique, « la paille d’o ». Ils récoltent ces tiges avec une faucheuse lieuse Mac Cormick des années 60 en très bon état, puis les font découper par un ESAT, un centre pour travailleurs en situation de handicap. La commercialisation de ces pailles en seigle biologique depuis le mois de mai 2022 a permis à Marine et Jean-Sébastien de réaliser 1500€ de chiffre d’affaires en seulement 3 foires agricoles locales. Leur ambition est encore plus grande. A l’heure actuelle, ils ont déjà récolté plus de 2500 fagots, soit l’équivalent de plus d’un million de pailles.

Ray travaille en tant que coordinateur du programme agro-environnemental pour Hometree, une fiducie foncière en Irlande. Il possède maintenant une petite ferme de dix hectares de prairies riches en biodiversité, de noisetiers et de chênes. Il travaille aux côtés de trois autres employés de Hometree. Ils sont tous propriétaires terriens, pour la plupart des petits exploitants qui cultivent des légumes. En tant qu'organisation, leur objectif est de créer des forêts indigènes permanentes et de restaurer la fonction écologique en coopérant avec les communautés rurales. Ils sont intégrés dans leurs communautés et considèrent leurs voisins/agriculteurs comme des acteurs clés de leur travail.

En 2020, au début du confinement, Ray et l'un de ses partenaires ont rédigé une proposition qu'ils ont soumise au ministère irlandais de l'Agriculture. Dans ce document, ils proposaient d'apporter aux agriculteurs un soutien technique et financier pour planifier et mettre en œuvre des éléments de boiserie agricole qui complètent leur système agricole.

Cette proposition a débouché sur la conception et la mise en œuvre d'un système global d'évaluation, de planification et d'intégration des arbres dans les environnements agricoles. Ils travaillent avec douze exploitations agricoles, qui exploitent toutes un système d'élevage allaitant (vache-veau). Les douze agriculteurs ont choisi une option de plantation d'arbres de grande taille (jusqu'à 15 000 arbres) et une option de petite taille (3 000 arbres). Ces options prennent la forme de bois, de brise-vent et de zones riveraines.

Ils ont réussi à provoquer des changements écologiques positifs, qui sont complémentaires aux systèmes de ces agriculteurs. Il est important de noter que leur initiative a également contribué au revenu des agriculteurs et à leur satisfaction au travail.

Nick Cotter a grandi puis travaillé dans l’exploitation familiale au Sud-Ouest de l’Irlande. Comme ses parents avant lui, Nick élève des moutons dans un environnement durable et naturel. Il monte le projet « Cotter Organic Lamb » et s’assure de la qualité de ses moutons, nourris avec sa propre herbe 100% naturelle. Cela lui aura valu plusieurs récompenses en Irlande et de travailler avec des chefs renommés de la région.

À la suite de cela il développe un logiciel permettant aux fermiers de suivre avec précision les besoins de l’animal, afin de passer d'un traitement général avec des médicaments antiparasitaires à un traitement ciblé. Cela permet de ne traiter que les animaux qui en ont réellement besoin. Ces résultats sont plus que probants. En effet, ce logiciel de traitement sélectif repose sur le principe scientifique selon lequel les parasites ne sont pas répartis de manière uniforme, mais selon le principe de Pareto, plus connu sous le nom de règle des 80/20 - 80 % des parasites se trouvent dans environ 20 % des animaux, ce qui signifie qu'à tout moment, une proportion élevée d'animaux n'a pas besoin de traitement. Les résultats ont montré une réduction moyenne de 40 % de la consommation de médicaments, ce qui change la donne en termes de viabilité des exploitations, mais aussi d'un point de vue environnemental pour nous tous !

Il est rassurant de constater que ces résultats ont été obtenus sans perte de performance dans les exploitations partenaires.

Roland, son frère et sa sœur dirigent le groupe Van Asten, qui a investi beaucoup de temps et d'énergie pour améliorer la santé des porcs et l'efficacité de l'alimentation des porcelets, et des truies.

La "fermentation liquide" était donc un thème clé qui a permis de réaliser d'énormes économies sur les coûts d'alimentation et l'utilisation d'antibiotiques. Dans un avenir proche, elle nous apportera des avantages supplémentaires, car cette technologie nous permet de réduire l'utilisation de produits de soja importés et de les remplacer par des aliments protéinés cultivés localement.

La famille Van Asten a travaillé à la mise en place d'un système et à l'acquisition des connaissances nécessaires pour obtenir une fermentation toujours réussie. Au fur et à mesure qu'ils acquièrent de l'expérience, Roland, son frère et sa sœur examinent, dans le cadre de plusieurs essais à la ferme et de la pratique quotidienne, comment utiliser au mieux la fermentation et quels sont les effets des aliments fermentés sur les porcs. Ils élargissent constamment la gamme des produits qu'ils font fermenter dans leur entreprise. Ils ont fermenté du colza, des pois, de la farine de soja, du blé, de l'orge, du seigle, du son de blé, du son de soja, du son d'épeautre.

Depuis qu'ils utilisent l'ajout de bactéries lactiques dans la première semaine après la naissance, suivi de l'inclusion de 10 % de céréales fermentées microbiennes dans l'alimentation avant la naissance, ils constatent une nette amélioration de la santé du porcelet de lait ainsi que de la fermentation dans la nurserie et chez les truies : moins de mortalité en phase de mise bas, mais aussi moins de mortalité après le sevrage, et moins de portées avec des diarrhées.

En plus, l'utilisation d'antibiotiques préventifs (tels qu'utilisés jusqu'en 2021) est complètement arrêtée. Au total, la mortalité dans la mise bas a diminué de 5,5% et de 1,1% après le sevrage. 3-4% sont directement liés à l'alimentation des truies avec des aliments de fermentation, à la nurserie et aux porcelets allaités chez la truie.